samedi 12 juillet 2008

Guillaume Pellet primé au Concours Général des lycées

Le vendredi 6 juin 2008, au lycée Henri IV à Paris, lors de la remise des prix du Concours Européen Cicero 2008, Guillaume Pellet ne savait pas qu'il serait récompensé au Concours général des lycées... Il recevait un 3ème prix pour l'épreuve de langue.
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Guillaume Pellet et M. Joël Schmidt
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En octobre 2007 déjà, au lycée Notre-Dame/Saint-Sigisbert à Nancy, au cours d'une manifestation en l'honneur des langues anciennes, Guillaume Pellet avait été récompensé par ARISTA pour avoir créé une "Ambassade des Humanités" avec un groupe d'élèves ; sans l'aide de professeurs, ces élèves se déplacent dans les collèges de la ville et des environs pour encourager à l'étude des langues et cultures de l'antiquité.
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Patrick Voisin, Antoine de Neuville et Guillaume Pellet
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Guillaume Pellet confirme ainsi que les gagnants du Concours Européen Cicero ont le niveau du prestigieux Concours général des lycées !
L'an dernier Alexis Ollivier, grand gagnant des deux épreuves de culture et de langue du Concours Européen Cicero, avait reçu trois premiers prix en version grecque, version latine et thème latin ainsi qu'un troisième prix en composition française au Concours général des lycées.
Cette année Guillaume Pellet est récompensé par un 2ème accessit de thème latin, pour la satisfaction de ses professeurs, tout particulièrement Madame Garat.
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Félicitations !

mercredi 9 juillet 2008

L'heure des récompenses en France !

La dernière cérémonie 2008 des remises de prix du Concours Européen Cicero a eu lieu le vendredi 6 juin 2008 au lycée Henri IV, Paris. Les autres cérémonies ont fait l'objet de comptes rendus spécifiques dans ce même blog.
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A 17 heures tout était en place pour accueillir les participants, leurs professeurs et les personnalités invitées : clip rappelant le déroulement de la journée de composition, table de livres...
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L'assistance nombreuse comprenait des élèves venus de Strasbourg, Nancy, Metz, Avignon et Le Mans (accompagnés par leurs professeurs).
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Elizabeth Antébi (Fortuna juvat / FELG) parmi l'assistance
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La cérémonie proprement dite a commencé vers 17h15 en présence de M. Joël Schmidt, écrivain patronus du Concours Européen Cicero. Patrick Voisin, directeur général du Concours, mentionne les courriers qu'il a reçus de deux invités prestigieux ne pouvant assister à la remise des prix pour des raisons d'agenda :
- Right Hon Terry Davis, Secrétaire général du Conseil de l'Europe, "souhaitant beaucoup de succès à [votre] remise des prix",
- Monsieur Xavier Darcos, Ministre de l'éducation nationale, "souhaitant le plein succès à cette manifestation" et regrettant profondément de ne pouvoir se rendre disponible.
Rappelons que le Concours Européen Cicero bénéficie du triple soutien du Conseil de l'Europe, de A Ray of Hope (Unesco) et de M. Federico Mayor Zaragoza, Directeur général de l'UNESCO de 1987 à 1999 et directeur de la Fondation pour une Culture de la Paix, ainsi que de l'agrément de l'Inspection des lettres (Ministère de l'éducation nationale).
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M. Joël Schmidt
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Patrick Voisin salue chaleureusement la présence des corps d'inspection, en la personne de M. Pascal Charvet, IGEN du groupe des lettres représentant le doyen M. Philippe Le Guillou, et de M. Roger Fromont, IA-IPR de lettres à Paris, qui a contribué à une large diffusion des informations relatives au Concours dans l'académie de Paris. Il remercie également M. Patrice Corre, proviseur du lycée Henri IV, pour l'accueil fidèle qu'il réserve depuis trois ans à ce Concours.
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MM. Pascal Charvet, Patrice Corre et Roger Fromont
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Avant de procéder à la remise des prix, Patrick Voisin tient tout d'abord à saluer le patronage de M. Joël Schmidt qui a accepté à la fois d'être le Maecenas du Concours Européen Cicero et de présider la cérémonie. C'est en janvier 2008 que Françoise Schnitzler (ARELAS, Strasbourg) a mis M. Joël Schmidt en relation avec Patrick Voisin, et il a accepté sans hésitation d'honorer le Concours par le don d'une quarantaine d'ouvrages.
Ecrivain, collaborateur de revues et de dictionnaires, directeur de collections, critique littéraire, membre de comités de lecture, conférencier, préfacier, conseiller littéraire, membre de jurys littéraires, éditeur, membre et administrateur de sociétés savantes, honoré par de nombreuses distinctions, récompensé par de nombreux prix (dont en 2004 un prix de l'Académie Française pour l'ensemble de son oeuvre), M. Joël Schmidt a été élève au lycée Montaigne, au lycée Louis-Le-Grand et au lycée Lakanal... et Patrick Voisin souligne qu'il devient au lycée Henri IV, à l'occasion de la remise des prix, le "mandarin merveilleux" du Concours Européen Cicero, expression par laquelle M. Joël Schmidt a l'habitude d'évoquer son propre père, Albert-Marie Schmidt. Serviteur des lettres et de l'histoire, défenseur des langues anciennes, M. Joël Schmidt, auteur d'une trentaine d'ouvrages - dont un grand nombre consacré à l'antiquité et traduit dans de nombreuses langues -, est venu à l'histoire antique via l'épigraphie latine, une discipline exigeante qui apprend la modestie qui le caractérise.
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Puis Patrick Voisin souhaite souligner que le Concours Européen Cicero, qui entend promouvoir la concorde de tous les pays d'Europe (sens de l'acronyme Cicero) et qui veut valoriser le socle commun des cultures d'un bon nombre de pays européens, se développe sous le signe de la philia. Avec les professeurs qui se sont joints au projet en France et à l'étranger (qu'ils soient co-organisateurs ou qu'ils encouragent leurs élèves à participer), avec l'institution (les corps d'inspection), avec les sponsores du Concours... s'est créée une vraie philotès ("confiance réciproque") indispensable pour assurer le succès du projet.
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Ainsi Patrick Voisin, sans banaliser le propos, tient à remercier rapidement :
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- Mmes Garreau et Courtais ainsi que M. Petit qui lui fournissent une aide précieuse au lycée Henri IV ;
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- l'antenne strasbourgeoise du Concours qui a permis à celui-ci de sortir des murs de Paris : Mmes Martine Hiebel et Françoise Schnitzler, MM. Jean-Luc Vix et François Hubert, avec l'engagement de l'ARELAS ;
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- les professeurs qui sont le relais fidèle du Concours dans leurs établissements : Mme Larrat (Victor Duruy, Paris), Mme Pagès-Pindon (Janson de Sailly, Paris), Mmes Taillardat, Montupet, Dhiver (Stanislas, Paris), Mme Montagner (Louis-Le-Grand, Paris), Mme Garat (Notre-Dame St Sigisbert, Nancy), MM. Croz et de Rosny (Maison d'Education de la Légion d'Honneur, Saint-Denis), M. Alibert (Mistral, Avignon), Mme Tillard (Montesquieu, Le Mans), Mme Gineste (Université de Mulhouse)... ainsi que celles et ceux que leur discrétion ne permet pas de citer ;
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- les proviseurs et directeurs d'UFR qui ont aidé les candidats à venir concourir et recevoir leurs prix depuis la province (Avignon, Nancy, Metz, Le Mans, Mulhouse, Strasbourg) ;
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- les associations, les revues et les personnes qui ont contribué à diffuser l'existence du Concours Européen Cicero cette année : l'APFLA (J. Villani), l'APPLS (F. Carmignani et J.-M. Wolff,), l'AIEMS (O. Wattel), le Café pédagogique (F. Gadeyne, R. Delord et C. Mathieu), CIRCE (J. Vermeersch), Compitum (C. Guérin, R. Alexandre et M. Jacotot), la CNARELA (M.-H. Menaut) et l'ARELABOR (B. Pajot), HELIOS (D. Augé), Euroclassica (P. Ieven), Le Portique (R. Delisle) et Paola Antolini, journaliste ;
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- les sponsores financiers du Concours qui ont offert des livres, des DVD et des clés USB, ainsi que des contributions financières permettant l'achat de cadeaux : ARISTA (A. de Neuville, L. Plasmann et P. Vasseur), l'APL (R. Vignest et E. Girard), l'APLAES (F. Biville et A. Billault), les Belles Lettres (C. Noirot et M.-C. Espada), Cause Commune (P. Dupuis), ePrep et Supelec (N. Van de Wiele et Y. Bourda), Fortuna juvat / FELG (E. Antébi), L'Harmattan et les Cahiers Kubaba (D. Pryen et M. Mazoyer), Mme M.-F. Marein (MC de grec à l'unversité de Pau et des Pays de l'Adour) à titre personnel, Sauver les Enseignements Littéraires / SEL (P. Demont) et bien entendu M. Joël Schmidt ; quelques-uns d'entre eux ont honoré de leur présence la cérémonie : E. Antébi, E. Girard, P. Vasseur ; les autres étaient excusés, en particulier M. Antoine de Neuville.
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Enfin Patrick Voisin souhaite livrer à l'assistance quelques réflexions générales...
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- sur l'expansion prise par le Concours Européen Cicero : trois pays nouveaux se sont ajoutés en 2008 (Andorre, Espagne et Italie) ainsi qu'un centre supplémentaire en France (Strasbourg), ce qui a permis de passer de 3 à 5 pays, avec 15 établissements de province et de Paris en France ; il est prévu d'ajouter un troisième centre français en 2009 et de prospecter vers d'autres pays (la Grèce qui a tardé à se mettre en place, des pays de l'est et des pays francophones) ;
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- sur les épreuves proposées : dans un souci de transparence tous les sujets (France et étranger) ont été mis en ligne sur le blog ; ils permettent d'apprécier le niveau élevé du Concours dans son volet français (épreuve de langue) mais aussi pour l'épreuve de culture. La version de Tacite, proposée en France et en Italie, est à mettre en relation avec celle d'Apulée donnée en 2007 et avec le prochain programme des classes préparatoires littéraires (Grecs, Romains et étrangers) : l'ouverture à l'Autre !
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- sur les récompenses attribuées : 143 travaux ont été corrigés en France, avec première correction et relecture faites dans l'anonymat des copies (épreuve de culture : 76, épreuve de langue : 67) ; 35 candidats (de province et de Paris, du 2nd cycle, des classes préparatoires littéraires et de l'université) ont constitué le palmarès 2008. Afin de récompenser le maximum de candidats dont le travail a été jugé très honorable et d'encourager le meilleur candidat de tel établissement ou de telle ville, 13 exhortationes ("encouragements") ont valu aux candidats de recevoir un livre avec leur diploma, et 22 gratulationes ("félicitations"), avec les mentions primas, secundas ou tertias palmas tulisti... ou accessisti, ont assuré aux heureux gagnants un nombre d'ouvrages à la hauteur de leurs mérites.
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Patrick Voisin termine ces considérations en annonçant que le prix européen attribué par A Ray of Hope à l'établissement du gagnant de l'épreuve de culture (cette année un batik) a été remis à Ben Slingo (Bedford School) au Royaume-Uni, qui succède ainsi à Alexis Ollivier (Stanislas, Paris) vainqueur en 2007.
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La distribution des prix a alors commencé !
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Tout d'abord ont été appelés les candidats ayant reçu des encouragements (exhortationes) :
Elisabeth Ardin, Raphaël Caspi-Torrent, Alexia Dedieu, Christophe Frey, Thibault Luginbulh, Juliette Marion, Judith Masoliver, Alexia Saulton, Anne Szcurowski, Nicolas Thaoky, Marie-Agathe Tilliette, Juliette Vaillant, Sinclair Wachs.
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Puis vint le tour des candidats félicités (gratulationes)...
en premier lieu pour l'épreuve de culture :
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David Buffeteau, 3è accessit, épreuve de culture,
2nd cycle, lycée Mistral Avignon
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Marine Guillot, 2è accessit, épreuve de culture,
2nd cycle, lycée Notre-Dame St Sigisbert Nancy
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Marie-Gabrielle Hache, 1er accessit, épreuve de culture,
2nd cycle, collège Stanislas Paris
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Tiphaine Lorieux, 3è prix, épreuve de culture,
2nd cycle, Maison d'Education de la Légion d'Honneur
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Cécile Thévenin, 2ème prix, épreuve de culture,
2nd cycle, lycée Notre-Dame St Sigisbert Nancy
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Le 1er prix de l'épreuve de culture, 2nd cycle, est revenu à Guillaume Frantzwa, récompensé par le prix ARISTA à la fin de la cérémonie.
Un accessit a été décerné à Odile Chatirichvili, classes préparatoires, lycée Fustel de Coulanges Strasbourg.
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Clara Lafuente, 3è prix, épreuve de culture,
prépas/université, lycée Jules Ferry Paris
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Emilie Borron, 2è prix, épreuve de culture,
prépas/université, lycée Mistral Avignon
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Laura Schmidt, 1er prix, épreuve de culture,
prépas/université, Université de Mulhouse
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... puis pour l'épreuve de langue :
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Ninon Chavoz, 3è prix ex aequo, épreuve de langue,
2nd cycle, lycée Henri IV Paris
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Guillaume Pellet, 3è prix ex aequo, épreuve de langue,
2nd cycle, lycée Notre-Dame St Sigisbert Nancy
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Rémi Daniel, 2è prix ex aequo, épreuve de langue,
2nd cycle, lycée Henri IV Paris
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Mathilde Destival, 2è prix ex aequo, épreuve de langue,
2nd cycle, lycée Louis-Le-Grand Paris
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Mathieu Lallement, 1er prix ex aequo, épreuve de langue,
2nd cycle, lycée Notre-Dame St Sigisbert Nancy
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Pierre Donat-Bouillud, 1er prix ex aequo, épreuve de langue,
2nd cycle, lycée Henri IV Paris
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Laure Voileau, 3è prix ex aequo, épreuve de langue,
prépas/université, lycée Lakanal Sceaux
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Clément Tisserant, 3è prix ex aequo, épreuve de langue,
prépas/université, lycée Henri IV Paris
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John Benmussa, 3è prix ex aequo, épreuve de langue,
prépas/université, lycée Janson de Sailly Paris
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Etaient absents Olivier Mundreuil, lycée Henri IV Paris, 2è prix, et Denis Bertet, lycée Louis-Le-Grand Paris, 1er prix ex aequo, pour l'épreuve de langue, prépas/université.
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Sylvia Chassaing, 1er prix ex aequo, épreuve de langue,
prépas/université, lycée Fustel de Coulanges Strasbourg
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Enfin vint l'heure de remettre le prix ARISTA, prix d'excellence récompensant le meilleur candidat sur l'ensemble des deux épreuves de culture et de langue, offert par M. Antoine de Neuville, directeur d'ARISTA.
En l'absence de M. de Neuville, le prix a été remis par M. Pascal Vasseur, son représentant, et par Alexis Ollivier détenteur du prix ARISTA 2007 : un voyage d'une semaine en Crète aux prochaines vacances de Toussaint !
L'heureux gagnant est Guillaume Frantzwa, lycée Fabert Metz, 1er prix pour l'épreuve de culture et auteur d'une très bonne traduction sur le texte intégral proposé aux candidats des classes préparatoires et de l'université... alors qu'il est encore en 2nd cycle !
Il convient de saluer le travail de son professeur, Mme M.-P. Delaygue-Masson, auteur d'un ouvrage paru en juin : La Grèce d'Alexandre et son rêve d'Orient, La conquête de l'Empire Perse : un autre mythe, une autre réalité de l'Orient, Paris, Jean Maisonneuve, 2008.
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M. Pascal Vasseur, Alexis Ollivier et Patrick Voisin
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Guillaume Frantzwa, Alexis Ollivier,
Patrick Voisin et M. Pascal Vasseur
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Patrick Voisin a clos cette cérémonie en félicitant tous les candidats ainsi que leurs professeurs, et en les invitant à revenir pour l'édition 2009 dont le thème culturel sera choisi dans l'été.
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Patrick Voisin, MM. Pascal Charvet et Patrice Corre
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Avant d'inviter l'assistance à partager un vin d'honneur autour de ces succès, M. Patrice Corre, proviseur du lycée Henri IV, a tenu à dire son plaisir d'accueillir le Concours Européen Cicero dans les murs de son lycée - en proposant de renouveler le bail - et a dressé l'historique de la salle des Actes où avait lieu la cérémonie de remise des prix. Puis il a proposé qu'une photo de groupe soit faite dans l'escalier datant du XVIIIè siècle, récemment restauré à l'identique, continuant à commenter avec passion l'histoire des lieux pour la satisfaction de tous.
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Patrick Voisin, MM. Patrice Corre et Roger Fromont
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au premier rang Guillaume Frantzwa, Joël Schmidt,
Patrick Voisin, MM. Roger Fromont et Pascal Charvet
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Enfin le vin d'honneur qui s'est prolongé jusqu'à 19h30 a permis aux uns et aux autres de converser de façon très conviviale.
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Mme Garat (lycée Notre-Dame St Sigisbert Nancy) avec ses élèves
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M. Roger Fromont et le professeur
de Laure Voileau (lycée Lakanal Sceaux)
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M. Roger Fromont et Mme Dhiver (Stanislas Paris)

Le Concours Européen Cicero souhaite de bonnes vacances d'été à tous ses acteurs et leur donne rendez-vous en 2009 !
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mardi 8 juillet 2008

Déclaration de Monsieur Joël Schmidt

Lors de la cérémonie de remise des prix, par une noble discrétion qui le caractérise, Joël Schmidt, craignant que ses paroles ne retardent excessivement le moment attendu par tous les candidats - dont certains devaient prendre un train en fin de soirée pour rentrer au Mans, à Avignon, à Metz, à Nancy et à Strasbourg -, n'a pas prononcé le discours qu'il avait préparé. Nous tenons aujourd'hui à le publier sur le blog du Concours, et nous remercions Joël Schmidt pour la force et la simplicité de son propos.
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Mes chers Amis,
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Je suis particulièrement heureux et fier de présider cette remise des prix du Concours européen Cicero, et j’ai quelques remords d’avoir un peu malmené, dans mon livre sur Jules César, l’écrivain, orateur et homme politique romain, suivant peut-être en cela un peu trop les traces de celui qui fut incontestablement au XXe siècle le maître de l’histoire romaine en France, Jérôme Carcopino.
Remords en effet, car Cicéron qui prête son nom au Concours européen mérite qu’on loue en lui celui qui introduisit les lettres et la philosophie grecques à Rome, et par conséquent a permis à la pensée occidentale - et plus particulièrement européenne - de se nourrir d’une manière d’être, de vivre et de penser qui sont communes à nombre de peuples, spécialement méditerranéens, représentés aujourd’hui par les primés et magnifiés en quelque sorte par Patrick Voisin qui a bien compris qu’il ne peut y avoir d’Europe sans culture commune et que celle-ci passe par le creuset des civilisations méditerranéennes, par ses passerelles spirituelles et intellectuelles inaliénables et comme éternelles.
Et ce n’est pas un hasard si l’un des deux sujets de traduction qui a été choisi pour le concours est extrait du De Officiis, sorte de testament existentiel et intellectuel qu’écrivit Cicéron à son fils, sentant qu’il allait engager contre Marc-Antoine une lutte inexpiable dont il ne sortirait pas vivant. Ce passage, où la société humaine est comparée à un essaim d’abeilles, s’appuie sur l’esprit de solidarité mais aussi, comme le dit Cicéron, sur l’amour de la connaissance et de la recherche de la vérité, de même que le courage, qui nous distinguent alors des animaux féroces. Comme quoi il n’est point de cohésion humaine et d’entraide sans la culture.
Ma passion pour la civilisation latine et pour le latin, je la dois à quelques maîtres de Sorbonne inoubliables ; je pense en particulier à Henri-Irénée Marrou dont j’ai suivi un séminaire d’épigraphie latine chrétienne au commencement des années 60. Je la dois aussi à William Seston, moins connu aujourd’hui, mais qui fut un des grands spécialistes de l’empereur Dioclétien et de la Tétrarchie, et enseigna également l’épigraphie. Car c’est à travers l’épigraphie latine païenne et chrétienne que je me suis senti proche des Romains, qui me transmettaient en quelques lignes une émotion, un art de vivre et de mourir, ainsi qu'avec les fameuses titulatures des empereurs romains à partir desquels il était déjà possible de construire l’histoire de leur règne. C’est par ce style épigraphique par essence laconique mais qui donne au mot toute sa puissance et sa valeur singulière que je suis parvenu ensuite aux textes latins et que j’en ai mieux compris la spécificité et l’originalité. On en est revenu, heureusement, sur cette idée toute faite que les latins n’étaient que des imitateurs des Grecs. C’est en particulier à Pierre Grimal, que j’ai évidemment connu, que nous devons cette réhabilitation du latin comme langue fondamentale, véhiculant une civilisation et une pensée romaines originales, et des dieux qui ne le sont pas moins, victimes des assimilations hâtives avec des divinités grecques. Le mythographe que je suis m’aura permis de comprendre aussi que les Romains ne sont pas des copieurs et des imitateurs mais qu’ils sont de véritables créateurs d’une civilisation à prétention universelle dont la tolérance, quoi qu’on en ait dit, pourrait souvent nous servir de modèle.
Il me plaît que les épreuves de culture du concours aient été consacrées à Héraklès/Hercule, et même à faire quelques différences entre les deux, même si ce héros est devenu international, sans doute parce qu’il a accompli ses exploits sur des territoires différents et que toute la symbolique de son travail, même pour les plus ardus et souvent les plus utiles et les plus pratiques, est un enseignement qui n’a pas de frontières.
Tout comme je ne saurais trop louer qu’on ait choisi comme autre épreuve de traduction un passage des Annales de Tacite. Et ce passage est un de ceux qui m’a toujours fasciné par l’extraordinaire intelligence, par la prescience de l’empereur Claude que Rome n’est plus dans Rome, comme le fait dire Corneille à Sertorius, mais que sa vocation à la fois tolérante et universelle l’oblige moralement à intégrer des étrangers, des citoyens trop longtemps considérés de seconde zone en son sein. Comme il est astucieux cet empereur contrefait, spécialiste des Etrusques, de nous dire que lui-même n’est pas romain stricto sensu, mais de nationalité sabine, que de la ville d’Albe sont originaires les ascendants de César, que les sénateurs ne sont plus des romains de pure souche, et que de grands romains sont nés au delà de la plaine du Pô, des guerriers des provinces, de l’Espagne, de la Gaule Narbonnaise, et que leur loyalisme ne s’est jamais démenti. Des étrangers ont régné sur nous, n’hésite pas à dire l’empereur Claude, des fils d’affranchis ont été des magistrats et cela depuis des siècles. Qui oserait dire que cette ouverture d’un empereur ne doit pas nous servir d’exemple et que le latin et son histoire ne sont pas des facteurs d’intégration, de partage et d’union ? Certains d’entre vous n’ignorent pas que cette entrée des « étrangers », je mets le mot entre guillemets, a été gravée sur l’airain dont une partie se trouve aux Musées des antiquités de Lyon, et que c’est passionnant de voir comment Tacite, l’historien, réinterprète un texte de loi et le change en commentaire historique.
Je voudrais conclure à ce sujet sur le témoignage, qui rejoint les objurgations de l’empereur Claude aux sénateurs encore xénophobes et récalcitrants, fait lors d’un colloque qui eut lieu le 15 mai 2004 à l’Alliance Française, colloque auquel j’ai participé et qui était présidé par l’infatigable Jacqueline de Romilly. Ce témoignage m’a bouleversé comme il a emporté ma conviction : un professeur de banlieue, mais peut être est-il présent dans la salle, comme certains d’entre vous qui étaient dans la salle de l’Alliance Français il y a quatre ans, ce professeur de banlieue nous a expliqué comment il apprenait le latin à ses élèves de multiples ethnies, dont beaucoup méditerranéennes, et comment dans ces classes dites difficiles il parvenait, grâce à cet enseignement du latin, à souder une classe dans un intérêt commun pour cette langue dont on pourrait dire, en parodiant Lamartine définissant la langue allemande, qu’elle a les longs replis du manteau d’une reine. Donc ce professeur savait tirer de la syntaxe et de la construction du latin tout le parti ludique nécessaire ; comme il rendait fiers ces élèves souvent mis à part, décriés et ayant perdu confiance en eux-mêmes, d’apprendre ou de jouer avec la langue latine qui soudain n’était plus réservée à une petite élite, mais qui était faite pour eux également !
Pour réhabiliter la langue latine, il est essentiel de la débarrasser de cet élitisme qui est presque une accusation, ou alors nous sommes tous des élites, et je n’ai pas hésité à présider ce Concours Européen Cicero dès que Patrick Voisin me l’a proposé, ayant compris que le latin, tout comme la pensée grecque et mythologique, unissait les représentants des nations qui avaient accepté cette émulation intellectuelle et en faisait un ferment d’universalité, ce qui fut, dans l’antiquité et de tout temps, une vocation première.
Honneur donc à ceux qui ont eu le courage de plancher sur ce concours, ils ont bien mérité de la patrie des lettres latines ; qu’ils soient primés ou non… peu importe ; l’essentiel, comme disait le Baron Pierre de Courbertin en refondant les Jeux Olympiques en 1896, c’est de participer. Et je reprends la formule de Patrick Voisin, dont nous pouvons applaudir le succès d’un projet dont on peut penser qu’il fut un énorme travail pour qu’il soit mis en place et se déroule au mieux : Gratulationes omnibus !
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Joël SCHMIDT

Le palmarès français 2008

CONCOURS EUROPEEN CICERO
PALMARES 2008 FRANCE
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PRIX ARISTA
(pour la meilleure participation aux deux épreuves de culture et de langue)

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FRANTZWA Guillaume, Lycée Fabert Metz, Terminale

Professeur : Mme M.-P. Delaygue-Masson


EPREUVE DE CULTURE
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2nd cycle
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1er prix
FRANTZWA Guillaume, Lycée Fabert Metz, Terminale
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2è prix
THEVENIN Cécile, Lycée Notre-Dame Saint Sigisbert Nancy, 2nde
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3è prix
LORIEUX Tiphaine, Maison d’éducation de la Légion d’Honneur, Terminale
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1er accessit
HACHE Marie-Gabrielle, Collège Stanislas Paris, 1ère
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2è accessit
GUILLOT Marine, Lycée Notre-Dame Saint Sigisbert Nancy, 1ère
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3è accessit
BUFFETEAU David, Lycée Frédéric Mistral Avignon, Terminale

Prépas et Université

1er prix
SCHMIDT Laura, Université de Mulhouse, L2
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2è prix
BORRON Emilie, Lycée Frédéric Mistral Avignon, HK
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3è prix
LAFUENTE Clara, Lycée Victor Duruy Paris, HK
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1er accessit
CHATIRICHVILI Odile, Lycée Fustel de Coulanges Strasbourg, HK
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EPREUVE DE LANGUE
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2nd cycle
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1er prix ex aequo
DONAT-BOUILLUD Pierre, Lycée Henri IV Paris, 2nde
LALLEMENT Mathieu, Lycée Notre-Dame Saint Sigisbert Nancy, Terminale
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2è prix ex aequo
DESTIVAL Mathilde, Lycée Louis-Le-Grand Paris, 2nde
DANIEL Rémi, Lycée Henri IV Paris, Terminale
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3è prix ex aequo
PELLET Guillaume, Lycée Notre-Dame Saint Sigisbert Nancy, 1ère
CHAVOZ Ninon, Lycée Henri IV Paris, Terminale
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Prépas et Université
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1er prix ex aequo
CHASSAING Sylvia, Lycée Fustel de Coulanges Strasbourg, HK
BERTET Denis, Lycée Louis-Le-Grand Paris, HK
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2è prix
MUNDREUIL Olivier, Lycée Henri IV Paris, KH
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3è prix ex aequo
BENMUSSA John, Lycée Janson de Sailly Paris, HK
TISSERANT Clément, Lycée Henri IV Paris, HK
VOILEAU Laure, Lycée Lakanal Sceaux, KH
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ENCOURAGEMENTS
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ARDIN Elisabeth, Maison d’éducation de la Légion d’Honneur, 1ère
CASPI-TORRENT Raphaël, Collège Stanislas Paris, 1ère
DEDIEU Alexia, Lycée Frédéric Mistral Avignon, HK
FREY Christophe, Lycée Marguerite Yourcenar Erstein, 1ère
LUGINBUHL Thibault, Université de Mulhouse, L2
MARION Juliette, Lycée Louis-Le-Grand Paris, 2nde
MASOLIVER Judith, Lycée Buffon Paris, 1ère
SAULTON Alexia, Lycée Montesquieu Le Mans, HK
SZCUROWSKI Anne, Collège Stanislas Paris, 1ère
TILLIETTE Marie-Agathe, Lycée Henri IV Paris, Terminale
THAOKY Nicolas, Lycée Gabriel Fauré Paris, 1ère
VAILLANT Juliette, Lycée Buffon Paris, 1ère
WACHS Sinclair, Lycée de l’Assomption Paris, Terminale
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Congratulationes omnibus !

Le Concours Européen Cicero à Strasbourg...

Article paru dans les "Dossiers d'étude pour l'enseignement des langues anciennes" de l'ARELAS
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C.I.C.E.R.O. à « Fustel »

Le samedi 29 mars 2008, le lycée FUSTEL DE COULANGES est devenu pour un après-midi l’antenne de C.I.C.E.R.O… : non que le célèbre orateur, écrivain et homme politique romain y ait pris la parole pour expliquer, dix-neuf siècles plus tard, sa vision de « la cité antique » à notre grand historien, ou que le pois chiche à l’origine de son surnom ait inspiré une nouvelle recette exotique, mais parce que le Certamen In Concordiam Europae Regionum Omnium (Concours en vue de la concorde entre toutes les régions d’Europe) s’est décentralisé cette année d’HENRI IV vers notre modeste province, il est vrai hautement européenne, en même temps que vers d’autres villes de notre continent, et ce sur deux dates en raison des divers calendriers scolaires pratiqués par nos voisins (Andorre, Espagne, Italie, Royaume-Uni).
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Ces Olympiades latines, même si l’expression fait sursauter, se déroulent depuis deux ans, créées par Patrick Voisin, professeur à Pau de Chaire Supérieure, auteur d’Il faut reconstruire Carthage, et placées sous le patronage de l’UNESCO auquel s’est joint tout récemment, grâce aux démarches de Françoise Schnitzler, le Conseil de l’Europe. Elles ont vu accourir dans le vénérable établissement strasbourgeois, et concourir sous la carte même d’Europe qui semblait les attendre tranquillement, 23 candidats : deux élèves des Classes préparatoires littéraires de Strasbourg, trois étudiants de l’Université de Haute Alsace de Mulhouse, quatre élèves du Bas-Rhin, enfin quinze élèves venus de Nancy avec trois enseignantes et appartenant à l’enseignement privé.
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Deux épreuves leur étaient proposées, mais pouvaient être dissociées. L’une portait sur la Culture et les invitait à répondre en une heure à vingt questions illustrées par des merveilles archéologiques sur HERCULE, les sites du Concours ayant indiqué très tôt, outre les prix prévus pour les gagnants, de précieuses sources numériques à ce sujet.
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L’autre portait sur la Langue : il s’agissait de traduire en trois heures, à l’aide d’un dictionnaire latin-français, un extrait assez long, mais accessible, des Annales, où TACITE prêtait à l’empereur Claude des propos officiels prônant délibérément l’ouverture du Sénat comme de la société romaine aux provinciaux les plus éloignés du Mont Palatin mentionné par Du Bellay !
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Même si un entracte ou une récréation furent heureusement ménagés entre les deux phases, pendant quatre heures seule une ferveur sereine vibra dans les salles ; pourquoi le pluriel, vous demandez-vous, étant donné le petit nombre de ces amateurs d’Antiquité ? Il comprenait en fait une candidate dont le sévère handicap évolutif avait nécessité d’urgence l’installation d’un secrétariat spécial : grâce à la récente rénovation et à l’administration compétente du Lycée FUSTEL DE COULANGES, les trois professeurs organisateurs, dont notre actuel président Jean-Luc Vix et François Hubert, ont pu répondre sans peine à de tels besoins. Mais quelle émotion étreignait chacun en constatant l’accord de la passion la plus héroïque pour notre patrimoine européen et de la solidarité la plus efficace ! Le trésor des « humanités » ne réside-t-il pas dans cette synergie toujours à l’œuvre ?
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Une pareille aventure, servie par des moyens comme la visioconférence, mérite sans doute de déboucher sur d’autres sessions de ce Concours qui contribue, avec la robuste énergie d’HERCULE ou dans le style plus gracieux d’EUROPE (qui donna matière au questionnaire de 2007), à resserrer « l’union dans la diversité » à travers l’Europe et sa jeunesse. Ainsi C.I.C.E.R.O. peut dessiner, par une culture aussi vivante que solide, un continent de plus en plus harmonieux, telle une E.P.U.R.E. : Epreuves Pour l’Union des Régions d’Europe…

Martine Hiebel, enseignant en CPGE aux lycées FUSTEL DE COULANGES et KLEBER, avril 2008.

L'engagement du lycée Mistral est reconnu...

Une page du site académique d'Aix-Marseille est consacrée aux latinistes du lycée Mistral d'Avignon
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et Vaucluse matin (édition locale du Dauphiné libéré) évoque leur voyage à Paris pour recevoir leurs récompenses

Julien Alibert et Marie-Gaëlle Ravet, professeurs au lycée Mistral d'Avignon, qui ont inscrit 9 élèves de 2nd cycle et de la classe préparatoire littéraire au Concours Européen Cicero puis les ont accompagnés à Paris pour les épreuves et pour la cérémonie de remise des prix, sont ainsi à l'honneur dans les médias du sud-est ! Que leur proviseur, Madame Jésion, soit remerciée pour l'aide qu'elle a apportée aux professeurs et aux élèves.